Les premiers du jardin, arrivés dans l'assiette aujourd'hui...
Bien lavés, la queue retirée, coupés en morceaux avec la peau, à revenir dans un peu d'huile d'olive avec une pincée de persil plat du jardin, une pincée de sel, de piment d'espelette et de cumin en poudre, puis à feu doux avec un verre d'eau...
Enfin mixés une fois bien cuits, avec une pincée de poivre et une noisette de beurre, c'est ma purée préférée...!!!
Le potimarron a bien plus de texture et de finesse que son cousin...
Allez, je vous emmène avec moi, voir les bleus !!! On commence par laisser la voiture à l'Assemblée nationale, pas la peine d'aller à St Denis en voiture, en plus c'est en travaux autour du stade de France...! Donc on laisse le carrosse au palais Bourbon, et dans la cour d'honneur, s'il vous plait ! Ben oui, faut bien des avantages à connaitre du monde à la capitale...!! Voici donc la petite demeure du Président de l'Assemblée...!
On prend vite le métro pour se mettre dans le bain, on y chante Jean François de Nantes à tue tête pour mettre les usagers dans l'ambiance, et comme dit mon homme, "ben ça fait descendre personne, mais seulement monter du monde, tout ça !!!" Les passagers rigolent, jouent le jeu, et ma foi, ça s'annonce bien, tout ça !! On grignote une bricole vite fait en montant au Stade, on fait la queue sous la pluie,
en attendant de se faire fouiller, et comme il n'y a qu'une femme par porte pour fouiller les femmes, (contre 8 hommes!) et qu'ils n'ont toujours pas compris que 40% des supporter de rugby ce jour là étaient des femmes, on a poireauté 30 mn minimum sous la flotte, nos enfants tous seuls de l'autre côté, n'importe quoi !! GRRR ! Bon, ils m'ont toute énervée, pas grave, ça me réchauffe ! Attendre sous la flotte et découvrir nos places juste devant, cool ! ... mais sous la pluie !! On écope donc nos fauteuils plastiques, on rajoute des épaisseurs contre les courants d'airs, on sort les gants, mais pourquoi j'ai pas pris mon parapluie ?????? (parce que je n'aurais jamais pu faire de photos pour la Princesse, encombrée avec ce truc ! ) et on s'installe enfin ! Les écossais s'échauffent juste devant nous, je fais mes réglages pour mes photos, Dieu que ce stade est immense !
c'est une première pour moi, et l'ambiance est incroyable ! Les supporters tous mélangés, les bandas, les chants, les rires, les maquillages multicolores sur des bouilles heureuses et les enfants ne sont pas en reste, il y en a beaucoup, mouillés, fatigués, mais des étoiles dans les yeux...! Puis les joueurs rentrent sur le terrain, la foule hurle de joie, les bandas démarrent une holà reprise par tous !!
Des légionnaires et un orchestre écossais les attendent au centre du terrain pour les hymnes.
Militaires de renom et celtes du même métal, leurs prestiges sont grandioses et les supporters se taisent rapidement pour la minute solennelle... "FLOOOOOOWEEEEER OF SCOOOOTLAAAND"....!!!! Les cornemuses s'embrassent, les voix montent, et c'est vos tripes qui frémissent !!! Qu'est-ce que c'est bon !!!
Puis c'est la Marseillaise, reprise par tous, petits et grands, d'une puissance incroyable dans cet oval qui résonne de fierté !! Je vous en mets un bout !!! ( vous pouvez y ouïr d'ailleurs, les "délicats" poumons de mes hommes... hi hi hi !! )
Commence alors le jeu, le terrain est déjà en patinoire par la pluie incessante, les écossais se défendent trèèèèès bien, les bleus tentent fort à la 2è minute, mais non, ça ne passe pas, l'arbitre semble ... être anglais, dirons-nous, pas bon pour nous, il faudra donner beaucoup pour recevoir peu... !
Je saisis vite Bastareaud qui passe par là avec mon objectif, pendant que ces messieurs bleus en blancs et celtes en noirs se livrent une série de mêlées acharnées devant moi !!
ça dure pendant 20 bonnes minutes et on y croit !!!! les bleus plissent la moquette, labourent le gazon de long en large du terrain sous nos yeux, à moins de 2 mètres de la ligne, ça dure, ça dure, l'arbitre pénalise, refuse, avantage, c'est une attente cruelle, et monte alors une transe dans les gradins, on en oublie même la pluie qui s'infiltre partout même dans nos manches.... ALLEZ LES BLEEEEEEEEEEUUUUUS !!!!!
Cette première mi-temps est lourde, les écossais nous plantent 2 pénalités, donc 6 points.
les bleus ne décollent pas, accumulent les fautes de "glisse", des fautes de débutants, ils envoient le ballon n'importe où, ne s'organisent pas, perdent pied, et les écossais en profitent, ils prennent de l'assurance ! Leur jeu à eux est structuré...
La mi-temps arrive enfin, déjà, et les bleus n'ont rien marqué........ La foule est déçue, attend et espère encore, malgré le temps ruineux, l'arbitre incompétent et partial comme beaucoup d'arbitre anglo-saxons sauf les irlandais (pardon, au rugby on garde ces pensées-là pour soi, oups !) le vent et le froid ! On y croit encore, moi oui en tout cas ! j'ai confiance, ils sont les meilleurs dans le pire, sous la pression, quand ils ont tout à perdre, qu'ils sont au pied du mur ! Le XV est un coq : les pieds dans la merde il connait ! On se doute forcément que dans les vestiaires, ça doit sonner les cloches sévèrement, St André n'a pas sa langue dans sa poche, un rugbyman ça ne fait pas dans la dentelle...! mon homme me confirme (il en était dans le temps !) que ça cause rugueux...! La bonne nouvelle, la pluie a cessée, mon châle sèche un peu, mais mon manteau long est imprégné de flotte et pèse deux tonnes ! Le froid est toujours là et on se répète avec plus ou moins de conviction qu'on est bien ici, que ça vaut forcément le coup, qu'ils vous avoir "envie" enfin, qu'ils vont réagir !! Et oui, ça bouge enfin à la reprise, le diesel est chaud, ça avance enfin !!!! On profite des opportunités, on attaque, et on marque ! essais, pénalités, transformations, les points tombent enfin ! ça hurle de bonheur brut dans le stade, les bandas se déchainent, les voilà NOS BLEUS !! 23 à 6 !!!! Je me surprend à hurler ALLEEEEEEZ LES PETIIIIITS !!!!
Je profite et saisis les jolis mollets de notre petit François Trinh Duc national, appelé en remplacement... Qu'il est tout propre !!! Pas encore chiffonné !!
Mais ouch, les écossais reviennent à la charge, profitent d'une faille, d'une fatigue, et marquent un essai qu'ils transforment dans la seconde !!!!!! 7 points en 30 secondes !!!! Puis ils remontent à 16 !!!!! Le choc ébranle les bleus, qui accusent alors un dangereux flottement, la fatigue aidant ! La pluie revient, 2 joueurs s'empoignent, se cognent, se castagnent sévère à 3 mètres de l'arbitre qui ne voit rien, il faut 3 joueurs français pour les séparer enfin, il faut que ça se termine, les nerfs sont à rude épreuve pour tous...
Et monte alors dans le stade une clameur puissante, qui grossit de rangs en rangs, de seconde en seconde, les voix du soutien, le bras rassurant quand on flanche, l'hymne galvaniseur, alors elle retentit, la marseillaise !!!! Allez les petits, ne lâchez rien, on y est presque, il faut tenir 10 petites minutes, en planter un si possible, mais surtout ne plus rien lâcher !!!!! Et ils ne lâcheront plus rien, les petits, ravagés, les tenues grises/noires, Thierry Dussautoir le capitaine, en ressortira abimé, Michalak lui y laisse une épaule, mais voilà : ON A GAGNEEEEEEEEEEEE !!!!
On repartira les étoiles plein la tête, comme des gosses, heureux, fiers d'avoir été là, soutien indéfectible d'une équipe si décriée dans ce tournoi... La cuiller de bois c'est pas pour nous !! On redescend, on prend le métro, c'est la fête, on est rincés, crevés, mais heureux !! On se congratule en anglais cahotique auprès de nos voisins de sièges écossais, ils nous rendent la pareille, et finalement, on se retrouve dans un pub de Montparnasse (ben oui, forcément, hein !! ) avec eux, pour une ou deux tournées bien sympathiques...
Les tours illuminées veillent sur les relations franco - scottish, qui ne souffriront toujours pas cette fois...!
Puis il se fait bien tard pour mes jeunes ados, et le retour s'impose...
On retourne récupérer notre carrosse au Palais Bourbon, illuminé pour la nuit, je salue en passant l'élégance de l'architecture française de ce monument historique...!
La cour d'honneur, et sa grande porte...
Voilà donc une vue que vous ne pourrez pas voir souvent...
Mais il faut rentrer, retraverser Paris, et dire adieu à la coupole dorée des Invalides, au pied de laquelle veille le penseur de Rodin entre ses 4 cyprès...
Quitter les lueurs de la nuit, cette vie insomniaque et grouillante, où survivent comme ils le peuvent de nombreux exclus, en un art surréaliste, bien malgré eux...
Je laisse Paris, vais dormir en banlieue, et rentre enfin chez moi le lendemain, éreintée mais heureuse...
Comme une halte entre deux tempêtes, une pause dans ce mauvais temps d'hiver, le solstice nous amène à cette nuit la plus longue de l'année...
Je ne crois pas avoir jamais constaté de chose plus caduque que ce batage médiatique sur le "non-évènement" du jour qui fait tant parler...
La nuit la plus longue, mon feu ronronne et la soupe mitonne...
Quelques dernières mailles en mousse rose pour une cousine et un ruban, des calins prolongés pour étrenner leurs vacances, une nouvelle recette en projet pour demain...
Voilà, telle sera ma nuit la plus longue, avec quatre bougies devant ma fenêtre, pour eux quatre qui nous manquent...